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Sclérotinia Le colza sous pression

Les colza sont maintenant en fin floraison et toutes les parcelles ont été protégées par un fongicide afin de contrôler une des maladies à laquelle cette culture est la plus vulnérable : le sclérotinia. Les conditions favorables au développement de cette maladie sont réunies sur une bonne moitié nord de la France et les parcelles pourraient être vulnérables si les températures ne sont pas limitantes dans les jours à venir.

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Condition de développement du sclérotinia

Le sclérotinia sur colza est provoqué par Sclerotinia sclerotiorum, mais peut également se rencontrer sur d’autres cultures comme le tournesol, pois, soja, pomme de terre, endive, …. les céréales n’étant pas concernées.

La maladie est facilement reconnaissable par de grandes tâches de pourritures blanches à l’aisselle des ramifications avec, par la suite, une rupture de l’alimentation de la tige atteinte et donc un échaudage des grains.

Sclérote

Le champignon se conserve dans le sol au cour de l’hiver sous forme de sclérotes. Ce sont des petits grains noirs de forme allongée et diverse de la taille d’un grain d’avoine et dont l’intérieur est blanc rosé. Ils peuvent rester plusieurs années dans le sol si les conditions leur sont favorables (humidité, pH), jusqu’au moment où les conditions sont réunies afin qu’elles puissent germées.

Lorsque les températures commencent à se radoucir au printemps, autour de 10-15 °C, les sclérotes enfouis à 2-3 cm maximum vont se mettre à germer pour former les apothécies (Ceux sont de petites coupes beiges d’une dizaine de millimètres de hauteur et de diamètre). Elles resteront en place une vingtaine de jour si les conditions météo leur sont favorables.

Ensuite, les variations de l’humidité relative vont favoriser la libération d’ascospores dans l’atmosphère sur des distances qui peuvent être plus ou moins longues selon l’intensité des vents. En général, il faut savoir qu’une parcelle indemne d’ascospores peut être contaminée par une parcelle voisine possèdant l’inoculum, mais pas au-delà de cette distance.

Contamination

Les ascospores libérés vont pouvoir séjourner sur les pétales quelques jours avant de tomber sur les feuilles. La contamination pourra donc avoir lieu, et sera d’autant plus rapide que le taux d’humidité sera élevé.

(Extrait de : Les maladies du colza du CETIOM >>>> H. Brun montre que 3 spores par pétales peuvent donner 50 % de contaminations réussies en 4 jours si les conditions sont favorables (20° C et 92 %) et en 10 jours si les températures sont faibles (10 ° C)).
Les pourritures blanches à l’aisselle des feuilles apparaissent après un cumul de 45 à 55 ° C base zéro suite à la contamination.

Après une contamination, une période sèche permet un ralentissement de la progression du champignon mais dès le retour d’une hygrométrie favorable supérieure à 84 %, la maladie reprend sa progression.


Simulation des contaminations et du développement du sclérotinia
Données météo du poste de Digny ( Eure et loir)


Comme nous le voyons sur ce graphique, les premières contaminations ont eu lieu dès le 6 mai, à la chute des premiers pétales. Ensuite, une période très favorable de quelques jours a permis à quelques contaminations de se dérouler.

Les conditions ont également été favorables au développement puisque 18 jours consécutifs ont permis une progression de la maladie dans le couvert végétal avec des températures relativement douces en début de progression et plus fraîches sur la fin floraison.

Cette année, la durée de chute des pétales a été plus courte que d’habitude, ce qui pourrait engendrer moins de contaminations qu’une floraison normale. Cependant on peut considérer que les conditions météo ont été aussi favorables que l’année 2000 où les niveaux d’attaque avaient été importants.

Description et fonctionnement du modèle

Le modèle est décomposé en trois sous-compartiments.

1° compartiment : Levée des sclérotes et libération des ascospores
2° compartiment : Chute et collage des pétales
3° compartiment : Contamination et développement du champignons

Les différents compartiments modélisent en cascade en fonction des conditions météo et suivant trois paramètres climatiques qui sont la température, la pluie et l’hygrométrie. 
Le modèle délivre plusieurs informations complémentaires à l’évolution du champignon : date de sortie des apothécies, la sporulation, le pourcentage de pétales contaminés, la chute des pétales, la quantité de pétales collés sur les feuilles.

Le modèle peut aider dans la prise de décision d’intervention. Dans le cas où les contaminations sont importantes en début floraison (année 2000) ou si les contaminations sont absentes (année 1996), le modèle apporte une aide précieuse. Dans les années intermédiaires, il peut apporter une aide pour la date de l’intervention afin de reculer le plus possible l’intervention.



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